Interview AVS/AESH : rencontre avec Virginie

Interview AVS/AESH : rencontre avec Virginie

Bonjour Virginie, merci de prendre le temps de répondre à nos questions.

 

Tout d’abord quelle est la différence entre AVS et AESH ? Pour quelle raison ce changement d’appellation ?

Auxiliaire de vie scolaire est l’ancienne appellation d’accompagnant d’élèves en situation de handicap. Le changement d’appellation est survenu en 2014 au moment de la création du contrat à durée indéterminée

 

Quel est le cursus d’un(e) AESH en terme de formation ? Que faut-il comme diplôme pour accompagner un enfant handicapé dans son cursus scolaire ?

Depuis 2016 existe un diplôme de niveau de qualification V qui réunit trois corps de métiers (AVS, AMP et aide de vie à domicile). Actuellement ce diplôme s’obtient par VAE (Validation des Acquis) pour les personnes expérimentées ou dans des centres de formations que je ne connais pas.

 

Quelles sont en théorie les relations préconisées dans vos fiches de postes avec la famille ? Pouvez-vous par exemple, rencontrer les familles afin de voir avec elles les spécificités de l’enfant, en plus de son handicap ?

Il est préconisé de rencontrer les parents dans le cadre de l’école. Un cahier de liaison peut être mis en place entre la famille et l’AESH.

 

Les harcèlements de parents trop angoissés (textos en soirée, le week-end …) sur des AESH a fait que les coordinations recommandent vivement aux AESH de ne pas donner leurs coordonnées personnelles. C’est également pour les parents une manière de comprendre qu’ils se doivent de rester dans un rapport professionnel avec l’AESH, certains parents ayant tendance à prendre possession de l’AESH, ou à penser que cette personne est à leur disposition, alors qu’elle est là pour aider l’enfant. L’idéal serait des échanges raisonnables entre parents et AESH, les uns et les autres respectant l’espace de l’autre.

 

 

Les AESH sont-elles formées/informées au handicap qu’elles accompagnent ?

Voici le scandale de notre profession. Les AESH reçoivent une adaptation à l’emploi de 60 heures au cours de leur première année d’exercice, autrement dit avant cette adaptation à l’emploi qui peut avoir lieu trois mois après la prise de poste, l’AESH n’est pas formée. Par conséquent, elle ne connaît pas le handicap de l’enfant accompagné ! Elle le connaît d’autant moins que les coordinatrices qui affectent les AESH n’ont pas elles-mêmes l’information, sous prétexte de confidentialité médicale, alors qu’il suffirait pour la coordination d’avoir le contenu des actes à accomplir par l’AESH, pour informer cette dernière, et celle-ci pourrait ainsi s’adapter au mieux, étant donné qu’elle n’est toujours pas formée au moment de sa prise de poste.

 

D’où les abandons massifs par sentiment d’incompétences et les maltraitances (volontaires ou non) envers les enfants

 

Quel est leur champ d’intervention ? sont-elles de simples « traductrices », preneuses de notes, ou au contraire sont-elles censées avoir une valeur ajoutée ? (anticipation et connaissance des besoins de l’enfant accompagné, perception de ses lacunes pendant le cours, reformulation des cours/explications des enseignants de façon à aider l’enfant à mieux comprendre, etc…)

Elles sont tout cela à la fois, en fonction du handicap de l’enfant

 

 

Sont-elles censées assister aux ESS ? sous quelles conditions ?

Bien sûr qu’elles doivent participer aux ESS dans la mesure où elles sont au plus près de l’élève et qu’elles sont témoins de choses imperceptibles par l’enseignant. Le problème de leur participation se présente souvent lorsque ces ESS ont lieu en dehors de leurs heures de travail dans la mesure où les heures supplémentaires ne sont pas payées.  Les ESS doivent se faire sur le temps d’accompagnement puisque l’éducation nationale ne paie pas les heures supplémentaires

 

 

De qui en vérité dépendent les AESH : Ministère de l’Education Nationale ou Ministère de la Santé ?

Actuellement, nous dépendons de l’Education nationale, mais avec la création de ce diplôme de niveau V délivré par le Ministère de la santé, nous allons finir par dépendre de ce ministère

Pour l’instant le recruteur et l’employeur est l’Education nationale.

 

 

Comment les AESH sont-elles choisies pour accompagner un enfant ? quels sont les critères ?

A Paris, les coordinatrices de pôle des AESH regardent leur tableau Excel, elles trouvent un enfant non accompagné et elles affectent une AESH. C’est donc le hasard, si cela se passe bien ou pas. D’où l’intérêt, comme je l’ai dit plus haut, de donner aux coordinatrices les éléments du Gevasco concernant les actes qui doivent être faits par l’AESH auprès de l’élève pour commencer à affiner l’accompagnement.

 

 

Est-il vrai que pour certains handicaps, si l’enfant n’a pas d’AVS il ne peut pas être admis en classe ? en centre de loisirs ?

Ce sont les directeurs d’école qui refusent la scolarisation d’un enfant et qui de ce fait se mettent hors la loi. Mais les parents intimidés ne disent rien et subissent la décision du directeur.

Quant aux centres de loisirs à Paris, c’est la mairie qui doit proposer des animateurs spécialisés dans le handicap.

 

Aujourd’hui qu’est-ce qui motive à choisir le métier d’AESH ?

C’est le pôle emploi qui envoie les personnes postuler.

Les personnes qui persistent dans le métier sont celles qui se sont senties reconnues et appréciées par les enseignants et les parents, et qui ont vu les enfants s’épanouir, même si le succès scolaire n’est pas au rendez-vous.

 

Et pour finir, quelles sont les problématiques de terrain rencontrées par les AESH ?

La question est très vaste. On peut commencer par la non acceptation des enseignants de voir un autre adulte dans les classes ou/et d’accepter des élèves handicapés dans leur classe. On peut aussi parler de la mauvaise volonté des chefs d’établissement à organiser les aménagements des élèves en examens.

On peut également parler de l’ignorance des équipes éducatives des professeurs ressources, des professeurs référents, en fait de tout le dispositif des élèves en situation de handicap

 

Pourquoi d’une année sur l’autre ne peut-on avoir la certitude d’avoir la même AESH pour accompagner le même enfant ?

Cela aussi est un problème angoissant pour les AESH, elles ne connaissent leur sort qu’en milieu d’été ou début septembre.

 

Rôle de l’AESH au collège vs rôle de l’AESH au primaire : quelle(s) différence(s) ?

Le rôle de l’AESH est fonction des missions définies dans le gevasco que ce soit à l’école, au collège ou au lycée

Ce qui change c’est la dimension : un seul adulte à gérer en primaire, et plusieurs dans le secondaire

Évaluation du fonctionnement du Centre National Relais (CNR 114)

Évaluation du fonctionnement du Centre National Relais (CNR 114)

Par une note du 5/05/17, la Ministre des affaires sociales de la santé, le Ministre de l’intérieur et la Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion ont chargé l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) et l’Inspection Générale de l’Administration (IGA) de réaliser conjointement une évaluation du centre national relais 114 (CNR 114). La mission a été́ confiée à trois membres de l’IGA et de l’IGAS mi-juin 2017.

Télechargez ici le rapport.

CNR.114

Week-end Génération Cochlée 1-3 juin 2018

Pour un week-end convivial de rencontres, conférences, ateliers et échanges, nous vous proposons de nous retrouver, parents, enfants et professionnels de la surdité, du vendredi 1er au dimanche 3 juin 2018, à la ferme de Courcimont.

Veuillez retrouver ci-dessous le programme et le planning du week-end:

Microsoft Word - Plaquette Week End GC 1_3 juin 2018 vf.doc Microsoft Word - Plaquette Week End GC 1_3 juin 2018 vf.doc

Réservez dès à présent par e-mail (generation-cochlee@orange.fr) ou par téléphone (06.34.32.62.11) pour une rencontre exceptionnelle avec professionnels de la surdité et familles d’enfants implantés.

Formulaire inscription WE 2018

Plaquette Week End GC 1_3 juin 2018 vf

 

Fondation pour l’Audition: Rencontre du 24 novembre 2017

Fondation pour l’Audition: Rencontre du 24 novembre 2017

 Le 24 novembre dernier, « génération cochlée » était convié, avec d’autres associations, à la présentation de la feuille de route de « la fondation pour l’audition ». Cette association reconnue d’utilité publique depuis octobre 2016 a pour ambition de fédérer les talents pour faire progresser la cause de l’audition et aider les personnes sourdes et malentendantes à mieux vivre au quotidien.

Jérémie Boroy et Karine Rossignol, membres du conseil d’administration, nous ont présenté deux grands champs d’actions :

 

Accélérer la recherche et l’innovation et améliorer le quotidien des sourds, des malentendants et de leurs proches.

La Fondation s’est fixée comme objectif de gagner du temps sur le temps en encourageant la recherche et l’innovation scientifique : en soutenant les laboratoires de recherche ; en soutenant la création de l’institut de l’audition (ce projet ouvrira ses portes fin 2018 en lien avec l’hôpital Necker-enfants malades et la Pitié Salpêtrière).

Améliorer les diagnostics e les soins par la formation des professionnels ; soutenir l’éducation et améliorer la vie quotidienne des personnes sourdes malentendantes et leurs familles ; encourager l’innovation au service des personnes sourdes et malentendantes ; informer, sensibiliser, prévenir e tconseiller le grand public sur son capital auditi et ses enjeux.

Les administrateurs souhaitaient recueillir les attentes des différentes associations et les échanges trés libre ont permis aux différents membres présents d’exposer leurs attentes, en effet « la Fondation pour l’audition » (www.fondationprlaudition.org) ne remplacera pas les démarches vis à vis des pouvoirs publics ou des hôpitaux mais peut venir en renfort pour soutenir une demande précise.

Le verre de l’amitié qui a suivi à permis aussi aux participants d’échanger avec les autres associations.

 

Pascale Lalin

Trésorière Génération Cochlée

(parents de 2 enfants malentendants)